Le premier rapport annuel sur les risques et la résilience dans l’aire grenobloise

Des études sur la trajectoire climatique du territoire ont déjà été réalisés dans le cadre de la Convention Citoyenne Métropolitaine pour le Climat. Il est indispensable de préparer l’adaptation et la résilience de notre grand territoire grenoblois aux risques nouveaux liés au changement climatique. Pour cela, un rapport prospectif sur les futurs risques (RARRe) qui pèsent sur notre territoire apporte une expertise sur les vulnérabilités et le potentiel de résilience de l’aire grenobloise. L’objectif est d’aider à la mise en œuvre de politiques publiques de résilience et d’adaptation face aux risques climatiques et technologiques locaux en donnant les clés aux acteurs politiques pour anticiper et atténuer ces risques.
Ce projet mené par l’Atelier des Futurs, plateforme locale des prospectives de l’Agence d’Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG), est inspiré par le Rapport Annuel sur les Risques Globaux du Forum Économique Mondial qui analyse les risques systémiques à l’échelle planétaire. Une approche globale qui prend en compte les risques environnementaux, géopolitiques, sociaux, technologiques, économiques. La démarche s’est effectuée en trois étapes : une analyse de l’exposition actuelle et future du territoire et des populations de l’aire grenobloise, une enquête pour explorer la représentation des risques auprès des habitant·es, et un Forum du RARRe avec les élu·es pour réfléchir collectivement à des pistes de résilience et à des politiques publiques répondant aux risques identifiés.
44 risques ont été identifiés. Pour chacun des risques et vulnérabilités, le RARRe fait un point sur l’état des connaissances locales actuelles, les perspectives d’évolutions et les interactions avec d’autres risques ou manifestations locales déjà présentes. Par exemple : les risques technologiques et industriels font partie des risques majeurs identifiés. L’agglomération grenobloise abrite de nombreux sites industriels SEVESO dont trois d’entre eux font l’objet d’un plan de prévention des risques technologiques. Notamment les plateformes chimiques de Pont-De-Claix et Jarrie. Si le risque industriel est documenté et connu des pouvoirs publics, Le RARRe alerte sur « le manque d’études prospectives sur l’évolution de ces risques technologiques dans un contexte futur marqué par le changement climatique et la raréfaction possible de certaines ressources et moyens de nature à impacter le niveau de surveillance et de maintenance des installations. En outre, aucune étude n’est identifiée concernant d’éventuels effets domino entre les risques technologiques ou entre risques naturels et technologiques »
Le rapport identifie aussi les autres risques qui « pourraient vraisemblablement impacter le fonctionnement des sites et installations génératrices de risques technologiques » : les catastrophes naturelles liées au changement climatique, la tension sur la ressource en eau, les difficultés d’approvisionnement énergétiques.
La phase de l’enquête auprès des acteurs locaux a aussi fait apparaître que la tension sur la ressource en eau est le risque qui inquiète le plus les habitants de la Métropole. La sécheresse de 2022 est une première alerte. Notre territoire a une eau potable de grande qualité et en quantité actuellement suffisante. Il s’agit néanmoins aujourd’hui de hiérarchiser les usages : en priorité les besoins vitaux des populations puis les besoins des milieux naturels et enfin les consommations agricoles et industrielles, dans le sens des premières lois eaux. La tarification progressive sur la consommation d’eau, permet de limiter les consommations excessives, notamment industrielles. La pollution d’une des deux nappes phréatiques sous la Métropole par les industries chimiques est également problématique. Des risques de transferts entre les deux nappes existent. La politique que mène la Vice-Présidente au cycle de l’eau, Anne-Sophie Olmos, vise à appliquer le principe de pollueur-payeur et à préserver cette ressource. Ce rapport nous donne des perspectives sur les tensions et risques qui pèsent sur la ressource en eau à l’avenir pour nous permettre de mettre en place des mesures d’anticipation.
Les élu·es du territoire ont enfin été consulté·es en tant que décideurs des politiques publiques lors du forum du RARRe en février 2024. Leur expertise et questionnements viennent finaliser la phase d’élaboration du rapport annuel qui peut désormais être dévoilé.