Au forum annuel du Cercle National de Recyclage, l’avenir des filières de recyclage en jeu.

Le recyclage des déchets est primordial dans l’objectif national de réduction des déchets, décliné à l’échelle métropolitaine dans l’ambitieux Schéma Directeur Déchets 2020-2030 qui prévoit la réduction de 20% de la masse totale des déchets sur notre territoire.

La filière de recyclage des déchets est largement subventionnée par l’argent public. Une écotaxe reposant sur les industriels et les consommateurs est censée couvrir les frais de la filière. Celle-ci est cependant très insuffisante et c’est donc aux collectivités et aux consommateurs que revient la charge financière, en plus de la charge opérationnelle du recyclage des déchets : le tri pour le consommateur et la collecte pour la collectivité. 

L’idée théorique de la consigne plastique devait permettre un recyclage de quasiment toutes les bouteilles en plastique. La mise en œuvre de ce système fait peser le poids financier de la consigne sur les consommateurs, et exonère les industriels de subventions aux collectivités pour le ramassage des bouteilles.

Le forum annuel du réseau « Cercle National de Recyclage » a permis de nombreux débats sur le sujet avec les collectivités, institutions nationales et acteurs privés sur le sujet. Elizabeth Debeunne, Vice-Présidente UMA à l’économie circulaire à Grenoble-Alpes Métropole et Lionel Coiffard, Vice-Président en charge des déchets représentaient le territoire lors de ces deux jours de débats. Les discussions portaient sur la réduction de 50% des emballages plastiques d’ici dix ans et des solutions innovantes à mettre en place pour atteindre cet objectif. Au-delà du recyclage, nos deux Vice-Président·es ont insisté sur la pertinence du réemploi direct, de la réparation de proximité et de la revente locale. Si la filière de recyclage n’est pas infaillible et coûte chère, alors il faut que les collectivités investissent sur l’économie circulaire et le réemploi qui évitent les déchets et créent de l’activité et de l’emploi dans les territoires.

Par exemple, il convient de systématiser la véritable consigne en verre à l’ancienne. L’entreprise AlpesConsignes présente dans l’agglomération grenobloise, lave 3 millions de bouteilles en verre par an.

Sous l’impulsion d’Elizabeth Debeunne, la Métropole s’est engagée à élaborer une stratégie de développement de l’économie circulaire auprès des acteurs économiques de son territoire pour la période 2023-2026. L’objectif est d’accompagner les acteurs économiques dans la réduction de leur impact écologique par l’utilisation raisonnée des ressources, tout en renforçant leurs impacts économiques positifs (création d’emplois et de valeur locale, diminution de la dépendance du territoire en matière d’approvisionnement, développement de la coopération entre acteurs). Près de 7 500 tonnes de déchets pourront être réorienté vers le réemploi ou la réparation avec plus de 200 emplois directs créés à l’horizon 2025.

Il est souhaitable et possible de construire une dynamique à terme entre les entreprises du territoire afin qu’elles soient inter-dépendantes, ce qui serait bénéfique pour l’autonomie territoriale. C’est en tout cas la raison d’être du Réseau Économie Circulaire, dont le lancement est prévu le 1er décembre 2023 à l’occasion de l’inauguration du Pôle R, outil symbolique de notre stratégie métropolitaine de l’économie circulaire. Dédié aux activités de l’économie circulaire, il permet aux acteurs du réemploi de travailler à un niveau industriel. Le but est d’impulser un changement d’échelle pour l’économie circulaire afin qu’elle soit une activité économique majeure de notre territoire.