L’accès à une eau potable pour toutes et tous, un sujet d’ampleur dans le contexte climatique actuel

Le calendrier est chargé en ce début d’année pour la Vice-Présidente au cycle de l’eau UMA Anne-Sophie Olmos. Tout d’abord, l’appel à projet de solidarité internationale en matière d’eau et d’assainissement qu’elle porte a fait l’objet d’une délibération votée à l’unanimité au Conseil métropolitain du 3 février 2023. Cet appel à projet s’inscrit dans les valeurs de solidarité portées par le groupe UMA et dans la volonté de mettre en œuvre des projets permettant de protéger la ressource en eau potable, de faciliter son accès, d’améliorer les solutions d’assainissement et donc de favoriser la sécurité sanitaire des populations pécaires. Il s’adresse aux associations locales ou nationales porteuses de projets en direction des Pays les Moins Avancés et qui ont pour objectif de pérenniser et de renforcer l’accès à l’eau potable. L’appel à projet permettra à différentes associations de recevoir jusqu’à 50 000€ de subventions de la part de notre EPCI.

« Aujourd’hui, 2,1 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et plus du double ne disposent pas de services d’assainissement sûrs. Alors que notre territoire à la chance de disposer d’une eau d’une grande qualité et que nous avons les moyens d’améliorer nos services d’assainissement, ce que nous faisons, financer ces projets à l’international pour que toutes et tous puissent avoir droit à l’eau potable et à l’assainissement est un acte de solidarité qui nous tient à cœur. » – Anne Sophie Olmos

Une nappe phréatique sous nos pieds parmi les plus polluées de France

Une étude menée par Antea Group, une société internationale d’ingénierie et de conseil en environnement, a permis de mettre en lumière la pollution, en surface et en profondeur, d’une nappe phréatique qui s’étend du Pont-de-Claix jusqu’à la Presqu’île scientifique de Grenoble en passant par Échirolles, Eybens et une partie de Saint-Martin-d’Hères. Cette pollution la rend impropre à toute utilisation. L’étude ajoute par ailleurs que « la masse d’eau […] présente une qualité chimique dégradée en surface et en profondeur en lien avec les nombreuses activités industrielles du secteur ». Les plateformes chimiques du Pont-de-Claix et de Jarrie se situent en effet au-dessus et en amont de cette nappe polluée.

Une barrière hydraulique sépare, au sud de la métropole vers le rocher du Saut du Moine, la masse d’eau polluée de celle qui alimente l’essentiel du territoire grenoblois et qui est de très bonne qualité. La même étude d’Antea a néanmoins trouvé des résidus chimiques (des chlorates et perchlorates) du « bon » côté de la barrière hydraulique, c’est-à-dire dans la nappe préservée. Face à ces potentielles infiltrations, l’étude appelle à « la vigilance » des gestionnaires de la ressource.

L’Union européenne, via ses Directives Eau, exige de ses États membres le « bon état » de leurs eaux de surface et souterraines pour 2015 et a dû repousser cette échéance à 2025 compte tenu de l’état de départ des nappes et cours d’eaux. Or, la nappe sous Grenoble est une des plus polluées de France, depuis de longues années.

« On ne pourra pas atteindre le bon état des eaux en 2027. Mais il faudrait déjà commencer à y travailler » Anne-Sophie Olmos

La régie des eaux a été alerté sur cette pollution sur une ressource en eau qui va être soumise à des pressions climatiques majeures dans les années à venir. La Vice-Présidente estime qu’ « actuellement, il n’y a pas de risques sanitaires sur l’eau potable, mais avec la tension sur la ressource en eau liée au changement climatique, on ne peut plus prendre de risque de pollution de l’eau. Nous alimentons 500 000 habitants. » Il faut d’ores et déjà anticiper les changements climatiques à venir sur notre territoire et imaginer la possible dépollution, en faisant appel à ses responsables historiques (industriels et État), de la nappe polluée dès aujourd’hui.