Inauguration du réseau de chaleur à Meylan : saluer ce levier pour la transition, exiger une gestion publique

L’inauguration de l’extension du réseau de chaleur de Meylan marque une étape importante dans le développement de la production locale d’énergie renouvelable et de récupération. Alimenté à 85 % par des énergies vertueuses, ce réseau illustre la capacité de notre territoire à innover et à investir dans la décarbonation.

En amont de cette avancée technique et environnementale, un débat essentiel s’est ouvert sur le modèle de gestion de ces infrastructures, essentielle pour notre souveraineté énergétique. Débat qui a trouvé un écho malheureux lors du discours d’inauguration de cette infrastructure d’avenir

Une solution technique saluée, un choix de gestion qui interroge

Rappelons que ce projet a été confié, à l’issue d’un appel d’offres, à un opérateur privé européen. Une décision qui a suscité de légitimes interrogations au sein du Conseil métropolitain. Le groupe Une Métropole d’Avance (UMA), fidèle à sa vision d’un service public fort et d’une économie ancrée dans le territoire, a exprimé des réserves sur le recours à un acteur extérieur alors même que la CCIAG, opérateur local historique, gère depuis des décennies le réseau métropolitain principal.

Notre conviction est simple : les réseaux de chaleur, comme l’eau ou les déchets, constituent des biens communs précieux pour aujourd’hui et demain. Leur gestion doit, chaque fois que possible, relever du service public local. Une garantie de transparence, de maîtrise des coûts et de cohérence territoriale.

Retour sur 2023 : UMA responsable et cohérent

Lors du vote de la délibération en avril 2023, une large moitié du Conseil métropolitain a choisi l’abstention, tandis que l’autre moitié s’est prononcée favorablement. Le groupe UMA, quant à lui, a pris une position claire et équilibrée : favorable au développement du réseau de chaleur, mais réservé sur la délégation au privé. L’avenir énergétique du territoire repose sur une gouvernance partagée, transparente et démocratique. Les réseaux de chaleur, essentiels à notre transition, ne doivent pas devenir de simples leviers économiques mais rester des outils au service des habitants et de la justice climatique.

Ce vote d’abstention majoritaire, partagé par plusieurs sensibilités politiques, a donc traduit une exigence commune : défendre la maîtrise publique tout en accompagnant les indispensables avancées écologiques. Certains élus d’UMA ont d’ailleurs voté « pour » la délibération, confirmant que notre groupe place toujours l’intérêt métropolitain avant les postures partisanes.

Pour une gouvernance apaisée et ambitieuse du service public de la chaleur

Le débat sur le réseau de Meylan doit nourrir une réflexion plus large : comment réintégrer, à terme, ces infrastructures dans un cadre pleinement public ? La Métropole a récemment fait le choix d’étendre le réseau principal exploité par la CCIAG sur la rive gauche du Drac — un signe encourageant qui démontre qu’un autre modèle est possible.

Les élus d’Une Métropole d’Avance continueront à défendre une approche constructive, fondée sur le dialogue et la coopération entre communes. La transition énergétique n’a pas besoin de polémiques : elle exige des choix courageux, une vision de long terme et une gouvernance apaisée.

Notre responsabilité collective est d’assurer que chaque décision prise pour le climat et l’énergie reste ancrée dans l’intérêt général, au bénéfice de toutes et tous.